Récemment j’ai animé un atelier de philosophie avec une classe de seconde. Ma collègue Isabelle Millon était observatrice.
Durant l’atelier je remarque qu’elle prend beaucoup de notes. Plutôt satisfaite de ce que je suis en train de faire cela m’étonne un peu.
« Que voit-elle donc que je ne vois pas ? »
Après l’atelier, elle me fait part de ses remarques et je découvre combien la perception que j’ai de mon propre atelier est partielle et parfois même erronée.
Qu’il est troublant de se regarder dans le miroir que l’autre nous tend !
D'abord on a du mal à s’y reconnaître.
J'ai été un peu agressive avec cet élève vraiment ? J'ai transformé le propos d’un autre sans m’en rendre compte ? Et lorsque l’une de ses camarades a essayé de me le dire je n’ai pas compris et j’ai persévéré dans mon erreur ?!
Il faut se rendre à l’évidence : ce que nous dit l’autre a du sens c’est bien de nous qu’il s’agit. Certes, nous ne sommes pas toujours à notre avantage. Ce miroir ne triche pas.
Ne tombons pas pour autant dans l’auto critique stérile et inhibante. Il s’agit juste de reconnaître que la conscience de soi se cultive grâce au regard de l’autre.
Et s’il nous coûte trop de regarder dans ce miroir c’est peut-être le signe que nous en avons d’autant plus besoin. Pour rompre avec la complaisance. Et finalement apprendre à nous réconcilier avec notre imperfection, autre nom de notre humanité.
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